Eloge de la randosophie, par Joël Smets

15/02/2023

L'été de mes 17 ans, je vagabondais en Haute Provence dans la luxuriance des romans de Jean Giono.

Plus tard, avec la compagne qui illumine mes jours et mes nuits, nous avons relié l'Océan Atlantique à la Méditerranée par les montagnes des Pyrénées. On marchait en autonomie, bivouaquant au bord d'un torrent où l'on plongeait dans la nudité de l'aube.

Alors oui, j'ose ce néologisme « randosophie ». Du verbe ancien « randir » marcher d'un pas vif et l'esprit vif et de sophia, du grec ancien « sagesse ».

Quelques illustres randosophes? Jean Jacques Rousseau: « La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées. Je ne puis pas penser quand je reste en place.

Il faut que mon corps soit en mouvement pour y mettre mon esprit » ; Friedrich Nietzsche : « Seules pensées qui nous viennent en marchant ont de la valeur » ; Rabindranath Tagore :

« Marcher, c'est te rencontrer à chaque instant ô compagnon de voyage » ; Proverbe touareg : « Marche et tu seras libre ! » ; Jean Giono : « Le soleil n'est jamais si clair que le matin où on se met en chemin ! »


Suite

Pour ma part, j'en ai arpenté des chemins et des sentiers.

La chaîne des Annapurna au Népal, les montagnes du Nord Vietnam, les voies vers Compostelle (champ des étoiles) : via Francigena et via Tolosona. La via Mosana, qui vient d'Aachen et Maestricht, qui suit la vallée de la Meuse et entre en France à Givet.

« Faut partir l'hiver s'ra rude, faut s'en aller vers le sud...»

Aujourd'hui, à l'âge de la retraite (après la Bérézina de la vie ?), j'ai rejoint les volontaires qui entretiennent le balisage des GR (Sentiers de grande randonnée). Tu as déjà vu ces marques horizontales blanc et rouge ou jaune et rouge ? Quatre GR traversent Bruxelles : 12, 126, 512 et 579.

Les 5.000 km de GR en Wallonie et à Bruxelles sont vérifiés chaque année par 350 bénévoles au solide engagement. Je suis fier de faire partie de cette bande joyeuse et déterminée!

Que ce soit pour atteindre le sommet de l'Himalaya ou le fond du jardin, l'aventure commence toujours par un premier pas. Ce n'est pas le but qui importe, c'est le cheminement.

Durant une étrange période de deux ans qu'il nous a fallu traverser, il fallait affronter un nouveau défi: découvrir le grand dehors dans le tout proche.

Je suis devenu flâneur urbain: quelle joie d'aller ainsi au hasard, que de rencontres; que de paroles échangées! Les idées qui remontent des pieds à la tête sont claires, joyeuses et revigorantes. Randonnons, vagabondons, flânons, il en restera toujours quelque chose!

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