Le chauffage dans tous ses états

20/11/2023

Quelques réflexions sur l'actualité brûlante du moment : l'énergie et particulièrement le chauffage dont les prix flambent (sans mauvais jeu de mots). Par Nicole VB

Si cette situation est catastrophique pour les plus précarisés qu'il faut aider, beaucoup d'entre nous pourront profiter de ce contexte pour remettre leurs habitudes de confort en question.

Enfants, nous avons connu des pièces peu ou mal chauffées, mal isolées.

Par souci d'économie, on ne chauffait qu'une seule pièce, bien souvent la cuisine, le salon était chauffé exceptionnellement et les chambres ne l'étaient pas du tout.

Le chauffage central a amélioré grandement notre quotidien.

Nous avons vite oublié l'inconfort de notre enfance. Nous n'en étions d'ailleurs pas conscients. Nous ne connaissions rien d'autre.

Les habitations sont maintenant, dans l'ensemble, mieux isolées. Il nous sera donc facile de faire quelques efforts pour diminuer notre consommation d'énergie.

  • Baisser les radiateurs en cas d'absence
  • Mettre des vêtements plus chauds
  • Ne pas oublier d'aérer quelques minutes
  • Certains reviendront peut-être à la bonne vieille bouillote

Si je ne cautionne certainement pas la gestion politique qui nous confronte à cette crise, je pense que, ces dernières années, nous avons beaucoup gaspillé dans tous les domaines.

Voyons donc le côté positif de cette crise et apprenons à être économes.

Notre portefeuille et la planète s'en porteront mieux.

Ma Grand'mère faisait...............Par Marie Françoise D

.............. Quoi ? Chez ta grand'mère il n'y avait pas de chauffage, pas de salle de bain ni d'eau chaude ? Comment pouviez-vous vivre sans tout cela ?.......

C'est proprement inimaginable pour mes petits enfants pour qui le rituel journalier commence par une douche, dans une ambiance chaude et confortable, des sels de bain parfumés et au rythme de musiques, en général tonitruantes.

En hiver, le soir, un seul poêle à charbon dans toute la maison réunissait la famille pour boire le lait chaud préparé ma grand'mère, puis après nous être lavés dans un 'tub' , nous grimpions dans nos lits réchauffés par une bouillotte et, comble du luxe, une chose que m'enviaient mes amies : de magnifiques 'sacs de pieds' faits au crochet par mon

Le matin, pour partir à l'école, nous avions bonnets, écharpes, chaussettes et mitaines en tricot et autour du cou, un ruban muni d'une boule de camphre afin de prévenir les rhumes. Pas de bottes fourrées mais des chaussures dans lesquelles ma grand'mère insérait des semelles découpées dans du papier journal. Sur le pas de la porte, elle nous glissait un morceau de caramel qu'elle faisait durcir sur le marbre de la table de la aïeule, résidus de bouts de laine de toutes les couleurs, qui portaient notre nom. C'était douillet.cuisine : un très bon remède contre les maux de gorge.

Mes frères et sœurs et moi n'avons jamais eu froid ni n'avons été malades l'hiver.

C'était de l'amour bien sûr, mais aussi du bon sens et de l'efficacité comme avaient nos grand'mères : essayez les 'sacs de pieds', les semelles en papier journal et le caramel chaud.............vous verrez, cela fonctionne!!!!!!

DU GRAND SOLEIL A LA GLACE. UN DIFFICILE RETOUR AU PAYS.  Par Christian Tille

Cette année-là fut celle où notre Pays fut amené à quitter son immense colonie africaine. L'affaire fut douloureuse et compliquée. On parlait « des événements » pour évoquer ces troubles à l'issue desquels plusieurs parties en cause perdirent au change quant aux conséquences des bouleversements ainsi survenus. Moi, j'avais alors juste « l'âge de raison », comme on disait alors. Après avoir vécu de belles choses en ces terres attachantes et marquées par les splendeurs équatoriales, étaient survenus une série d'événements pénibles et de tribulations improbables, incluant une période passée en tant que réfugié au Soudan. Cet épisode-là faillit même se terminer en accident aérien lors du départ de Djouba à bord d'un vieux quadrimoteurs (DC-4) libyen (très) essoufflé et chargé de nous débarquer à Khartoum.

Le souvenir des rives du Nil blanc étaient déjà bien loin quand je finis par débarquer, seul avec ma mère, sur le tarmac humide et glacé de l'aéroport -alors récent- de Zaventem. C'était, après des années, une première et fraîche retrouvaille avec le froid de l'automne belge. En vêtements légers et avec pour tout bagage ma petite serviette scolaire en cuir vert contenant quelques jouets précieux (Des Dinky toys que je possède encore !), la Croix Rouge de Belgique me remis immédiatement un bon pull-over bleu et blanc, en grosse laine tricotée maison. Je l'ai longtemps conservé comme souvenir.

Mais ce retour ardu vers le passé ne s'arrêta pas là. Le souvenir du bungalow colonial moderne qui, à l'ombre des palmiers et des massifs de magnolias, avait été notre commode demeure durant des années, fut remplacé par la grise confrontation avec un habitat ancien et désuet. Tel qu'en en trouvait beaucoup au fil des rues et chemins dans les vieux bassins industriels wallons. Parsemés de terrils et de tours à mollettes. Les hivers de cette époque étaient encore très froids.

Pour se rendre à la toilette dans la journée, il fallait, par tous les temps, sortir de la maison et gagner une petite construction rustique et très ventilée, sise aux confins du jardin. Elle abritait un siège évidé, en bois, et « à prise directe » sur une fosse. Vous voyez ?

Il n'y avait pas non plus de salle de bains. Les gens utilisaient une grande « bassine » de métal zingué, dont l'eau était préalablement chauffée lentement dans de grandes casseroles placées « sur le gaz » alimenté par une bonbonne bleue de « butagaz ». Pour ne pas attraper (trop) froid durant ces ablutions séquencées familialement, le luxe était d'allumer un radiateur mobile, à gaz, doté d'une grille rougeoyante dont il fallait se méfier.

La maison était (plus ou moins) chauffée par un poêle au charbon, en fonte émaillée. Et de fabrication nationale ! Moyennement performant en ce sens qu'il était parfois difficile de l'allumer. Et qu'il pouvait s'éteindre en dépit de la présence de charbon. Je me souviens que les gens comparaient les vertus des marques existantes à l'époque : Surdiac, La Couvinoise… Le charbon, dont il existait plusieurs qualités et prix, était stocké-en vrac- dans un coin de la cave, basse, voûtée et mal éclairée. Quotidiennement, il fallait, aller en charger dans un seau métallique haut et étroit appelé «charbonnière ». J'avais souvent cette tâche à accomplir.

Aux fenêtres, pas de doubles vitrages, bien sûr. Et l'hiver, la glace dessinait dès lors, à l'extérieur des « carreaux » - comme on disait- de belles arabesques blanches. Sur lesquelles un ciel glacé mais ensoleillé pouvait alors procurer de jolis effets visuels.

A l'étage de la maison, aucun chauffage. Par grands froids, on y grelottait régulièrement, à moins de rester tapi sous d'épaisses couvertures de laine. Les couettes n'étaient pas encore répandues. Pour faciliter la prise de contact avec le lit, très froid au départ, on recourait souvent à l'antique méthode de la bouillotte emplie d'eau chaude. A cette époque-là, elles étaient encore en caoutchouc naturel, dont elles avaient l'odeur. Les générations précédentes avaient parfois utilisé de magnifiques récipients fermés, en cuivre rouge. Dotés d'un assez grand diamètre et présentant une élégante forme aplatie. Une telle bouillotte métallique, récupérée dans un grenier ancien, fut même transformée par mon père, grand bricoleur de son état, en une magnifique horloge murale motorisée électriquement. Elle décora ensuite la maison qu'il finit par bâtir de ses mains, au début de la décennie suivante.

Les dimanches sans voitures et une première crise énergétique étant passés par là, (1973) cette construction nouvelle avait d'emblée été très bien isolée, y compris par des doubles vitrages, des sols « flottants », et un toit bien « farci » à la laine de verre, porté par des murs spéciaux. Elle se vit dotée de radiateurs électriques à accumulation avec compteur électrique bi/horaire.

Nous avions finalement bien remonté la marche du temps! Ces solutions avancées furent implémentées voici déjà un demi-siècle. Et elles demeurent tout à fait contemporaines ! Mon papa avait remarquablement anticipé les solutions aux problèmes actuels et futurs…Il était vraiment un précurseur courageux et génial !


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