Rencontre avec Luisa Lejeune, dite Lola par Chantal Petit

08/02/2023

Je suis née en 1934. J'ai donc quatre-vingt-huit ans et trois mois... dit-elle dans un grand éclat de rire lumineux. J'ai failli naître dans les coulisses du théâtre, parce que mon papa était comédien lyrique et régisseur de scène. Ma maman était première danseuse travestie. (lire la suite : cliquez sur le titre)

A l'époque les dames plus grandes, plus minces jouaient les travestis. C'est Maurice Béjart qui a remis l'homme à l'honneur dans le ballet.

Petite, mes parents m'emmenaient partout avec eux. Aux répétitions, j'étais dans la salle et lors des spectacles, en coulisse. Voir ces fastes, ces lumières, ces costumes, j'étais ébahie, admirative... Transportée au pays des merveilles. Je ne voulais faire que ça !

Entre 1940 et 1945, de six ans à 11 ans, c'étaient mes grands-parents paternels qui m'élevaient à Marcinelle, dans la région de Charleroi. C'était trop dangereux de rester avec mes parents pendant la guerre.

Dès mon plus jeune âge je me mirais déjà, avec les costumes de ma grand-mère sur le dos, en train de mimer des rôles, de chanter. Mais qu'est-ce que je chantais déjà ? Ah oui... Et Lola se met à chanter le refrain de « L'instant du premier rendez-vous ». Des trucs comme ça... dit-elle. J'étais déjà au théâtre dans ma tête.

Je fais partie des ARTISANS du spectacle et j'en suis fière. J'ai fait une grande et longue carrière, mais je n'ai pas un grand nom. J'étais faite pour ça. Je pense que je n'ai aucun mérite. J'ai joué une CENTAINE d'œuvres lyriques, dont 10% d'opéra. Dans l'opérette, artistes, artisans sont actuellement des inconnus jouant, chantant, dansant passionnément par AMOUR, pas comme les grands noms, tels que Renata Tebaldi, Maria Callas, Enrico Caruso, etc. Ces hommes ou ces femmes-là, on les compte sur les doigts d'une main. Ceux-là ont quatre ou cinq ouvrages de répertoire qu'ils donnent partout. Ils font carrière et fortune. Tandis que nous, nous travaillons sans cesse, étudions, répétons, jouons.

Combien de fois ai-je entendu des personnes me dire : « je voudrais danser et chanter comme toi ». Ils n'imaginent pas qu'il faut tant d'années d'étude dans autant de domaines différents. Il faut vraiment être amoureux de ce qu'on veut faire, parce que ça demande beaucoup de travail, même s'il on a des dispositions. Et ça continue toujours, car au fur et à mesure, on apprend encore et encore, c'est comme dans tous les domaines.

J'ai fait sept ou huit années d'études au Conservatoire de musique de Charleroi. Piano, chant, art lyrique, diction, déclamation, art dramatique, danse classique, histoire de la musique et tous les autres cours subsidiaires bien sûr, tel que maquillage, histoire du costume, etc. J'ai toujours été douée pour la musique (7 années de solfège) mais je pensais toujours au théâtre, c'est pour ça que j'ai pris tous ces cours parfois en même temps, ou l'un après l'autre. Le piano était un outil d'apprentissage, je n'ai jamais voulu être pianiste, je n'avais pas les qualités pour être soliste. C'est vraiment, l'opérette, la scène qui me fascinait. Comédie, chant, danse... résonnent comme un mantra sur ses lèvres souriantes.

Hippolyte Deblocq était mon professeur d'art dramatique. C'était un grand professeur (Il publie « L'Art du Théâtre », aux éditions Heraly en 1946, avec une préface de Louis Jouvet).

Pierre Herry (1907-1970), baryton à la voix chaude et grand comédien était mon professeur d'art lyrique. Carolo, comme moi.

J'ai débuté au Grand Théâtre des Variétés à Charleroi. (Fondé par Gustave Bernard en 1919 sur la place du Manège.) La grande salle de ce théâtre privé, après rénovation, pouvait accueillir 2.500 personnes. Y étaient programmés les spectacles les plus populaires de l'époque : opéras, opérettes, féeries des glaces, music-hall, revues et matchs de catch.) J'y ai fait mes armes avant de débuter ma carrière professionnelle au Théâtre Royal de Mons. J'avais 20 ans et déjà une expérience de plusieurs années derrière moi. (Le 24 octobre 1957, le Palais des Beaux-Arts mêlant Art déco et Modernisme, deux courants architecturaux importants du Charleroi de l'époque, est inauguré en grande pompe et offre un écrin au théâtre. L'opéra et les opérettes ont fait les beaux jours tant du Grand Théâtre des Variétés que du PBA. La troupe des chanteurs, musiciens, danseurs et des vedettes parisiennes telles que Luis Mariano, Marcel Merkès, Paulette Merval... s'en sont donnés à cœur joie.)

Tu signes un contrat pour toute une saison, pour trois mois, ou pour toutes les représentations d'une seule pièce. A l'opéra, la voix est plus large et les chanteurs jouent moins la comédie. Les premiers rôles d'opérette chantent les seconds rôles d'opéra. C'est un genre différent, l'opéra. Par exemple : moi, dans Carmen, l'opéra de Georges Bizet (1875), j'étais second plan avec le rôle de Micaela (symbole de l'innocence, de la pureté, la sagesse, etc. contrebalançant le caractère provocateur de l'héroïne). C'est une question de tessiture vocale.

Luisa Lejeune est mon nom d'Artiste. J'ai gardé le nom de mon papa en souvenir de lui. Pour nous, Ixelloises et Ixellois, c'est Lola.

La première pièce que j'ai jouée était « Princesse Csarda » (1915), opérette d'Emmerich Kalman. L'action se passe en Valdoslavie avant la première guerre mondiale. J'y jouais le rôle d'une première fantaisiste. Fantaisiste, un rôle qui force immanquablement les rires et les bravos. Je venais du théâtre amateur wallon et j'ai plein d'excellents souvenirs de mon premier rôle professionnel.

Lola décline avec fierté et d'une mémoire vive, toujours passionnée, les pièces et les rôles au rythme des pages tournées d'un premier album de photos en noir et blanc. (Nous n'avons pas eu le temps d'explorer les trois autres albums.) J'ai mis une petite croix blanche sous mon personnage pour qu'on me reconnaisse sur chaque photo. Elles sont essentiellement prises lorsque l'on salue à la fin de la représentation.

La Mascotte (1880), opérette d'Edmond Audran, l'un des maîtres de l'opérette française avec Hervé et Offenbach. L'action se passe dans la principauté de Piombino au XVIIè siècle. J'étais Fiameta, la fille de Laurent XVII, l'ingénue avec ma voix de dugazon qui se situe entre soprano très léger et mezzo-soprano. Madame Dugazon (1755-1821) aussi bonne cantatrice que comédienne eut un tel succès dans les rôles de soubrettes et d'amoureuses qu'on donna son nom à ces emplois et à une catégorie musicale. Soprano est la voix la plus aiguë, avec la plus grande amplitude vocale, donc la plus grande tessiture. C'est la voix de la cantatrice Pauline Viardot (1821-1910), sœur de La Malibran (1808-1836).

Paganini (1925), opérette romantique de Frantz Lehar. La scène se passe dans la principauté de Lucques vers 1810. Paganini, le célèbre violoniste répète dans un pavillon proche de l'auberge où il donnera son concert le soir venu. Pour une partie des villageois, il est un virtuose offrant une musique magistrale, pour d'autres, un homme qui a vendu son âme au diable afin d'envoûter les femmes. Il doit partir ! J'étais Bella Giretti, primadonna de l'opéra de Lucques. Dans cette représentation-ci, les costumes étaient de style directoire et nous étions très en retard, alors, presque tout le théâtre a travaillé pour mettre plein de paillettes sur ma robe. Elle en rit encore à l'évocation de ce moment de panique généralisée.

Les mousquetaires au couvent (1880), opérette de Louis Varney. C'est l'une des meilleures opérettes françaises, tant par le texte que par la musique. J'étais Marie, la nièce du gouverneur de Touraine, mais aussi Louise, la sœur de Marie dans une autre distribution. J'adorais. Qu'est-ce que je m'amusais là-dedans ! J'ai joué plusieurs fois les mêmes pièces mais pas toujours dans les mêmes emplois. C'était en fonction de la distribution, de ma voix qui évoluait et de mon âge aussi.

Werther (1892), opéra de Jules Massenet. L'action se déroule sur trois saisons (été, automne, hiver) à Wetzlar, en Hesse dans les années 1780. Sophie, l'un de mes rôles préférés joué à l'opéra Royal de Wallonie à Liège. J'adorais, parce que je chantais beaucoup. Ici, pointant du doigt un personnage sur la photo, je reconnais Robert Vernet de la Monnaie. J'avais encore la voix très aigüe à cette époque. Et là, c'est l'excellente Maryse Patris, en maman.

Ignace (1935), opérette de Roger Dumas. Ignace Boitaclou, caserné au 32ème Chasseur à cheval est demandé par la colonelle Durozier pour remplacer Philibert et être l'ordonnance du Colonel. J'y jouais Monique, la nièce de la colonelle. Un copain danseur étoile m'a fait la grâce de danser avec moi dans cette pièce. Et me voilà chantant avec les choristes. Cette pièce c'est aussi, tant à la scène qu'à l'écran, un des plus grands succès de Fernandel.

Le Grand Mogol (1884), opéra-bouffe d'Edmond Audran. L'action se passe dans le royaume de Delhi, résidence des grands Mogols, en 1750. J'étais Irma, la saltimbanque parisienne. Lorsqu'on regarde les photos d'une même pièce jouée à des époques différentes, les costumes et les décors changent. Nous gagnions bien notre vie, mais on vit à l'hôtel, on doit manger au resto et on devait faire faire nos costumes ou les faire nous-mêmes, à cette époque... Presque tout ce qu'on gagnait passait là-dedans... C'est ce que les gens ne savent pas.

Balalaïka (1936), opérette. Le chef-d'œuvre de Georges Posford. L'action se passe à Paris et à Saint-Pétersbourg. En particulier, dans un bar de nuit de Montmartre au son de la balalaïka, avec des danseurs et chanteurs anciens nobles russes exilés à Paris. Je suis Lydia danseuse et chanteuse Regardez bien la photo... Je fais des pointes parce que je danse avec le ballet. A 9 heures j'étais à la barre dans n'importe quel théâtre. Je demandais toujours la permission au maitre de ballet, puis je faisais de la barre avec les danseurs et les danseuses.

La fille de Madame Angot (1872), opéra-comique d'Alexandre-Charles Lecocq. Première mondiale à Bruxelles le 4 décembre 1872. L'action se déroule à Paris, sous le Directoire. J'étais Clairette Angot, et ma mère, une dame de la Halle, meurt très jeune ; je suis alors élevée par des dames du quartier qui me gâtent et me qualifient de modèle de vertu. Pour faire plaisir à mes bienfaitrices, je décide de donner suite à leurs désirs d'épouser Pomponnet, le perruquier. Mais je ne l'aime pas ! C'est l'un de mes rôles préférés avec Fiameta dans La Mascotte.

Me voici dans Le chanteur de Mexico (1951), opérette de Francis Lopez. La trame de départ : lors d'une fête, l'impresario parisien Cartoni remarque Vincent et souhaite l'engager pour remplacer le ténor Miguel Morano qui refuse de partir pour le Mexique avec la vedette féminine Eva Marchal, de peur de retrouver Tornada, une furie à qui il a autrefois promis le mariage. Luis Mariano ne venait que le jour du spectacle. Grand seigneur, il était gentil avec les dames. Il n'était jamais là pour les répétitions, c'était sa doublure qui jouait à ces moments-là.

Rêve de valse (1907), Opérette d'Oscar Straus. L'action se passe dans le grand-duché de Snobie et du début à la fin c'est la valse qui domine. C'est ma seule robe de mariée blanche ! Quand je me suis mariée dans la vie civile avec mon beau ténor, je ne portais pas de blanc. Lui, me taquinait lorsque nous étions sur scène ensemble en me disant : « T'as d'beaux yeux, tu sais. » (Réplique adressée par Jean Gabin à Michèle Morgan dans le film Quai des brumes de Marcel Carné, sorti en 1938.) Mon mari avait un beau physique et une très belle voix et était donc fort demandé. Mais qui devait faire tout le travail pour lui apprendre ses rôles ? C'est Bibi ! Lui entretenait sa voix de ténor demi-caractère avec des potions magiques et sa beauté avec des crèmes.

Et puis, les noms et anecdotes s'enchaînent à la vitesse des pages qui se tournent de plus en plus vite, avec l'index posé sur chaque petite croix blanche ou quelquefois rouge : Manon (1884), opéra-comique et ThaÏs (1894), opéra, tous deux de Jules Massenet ; Les Saltimbanques (1899), un opéra-comique de Louis Ganne ; Au pays du soleil (1932), opérette marseillaise de Vincent Scotto et d'Henri Albert, j'y jouais la jeune première fantaisiste ; Faust (1869), opéra de Gounod, je tiens le rôle de Siebel qui est amoureux de Marguerite ; Victoria et son hussard (1930), opérette hongroise de Paul Abraham, j'étais la japonaise O Lia San, charmante jeune-fille de Tokyo. Dédé (1921), une opérette française digne d'un véritable vaudeville ; La veuve joyeuse (1905), opérette de Franz Lehar... J'aimais créer des personnages. Et tous ces costumes sont à moi bien sûr... ou presque. Cette autre photo me rappelle que j'ai joué en Allemagne. Un très grand souvenir. A l'époque j'étais colorature et puis avec l'âge... La voix change. Je suis « une belle pépée » quand même... Ce n'est pas pour rien que Philippe, le chef coq du restaurant communal me dit toujours : - « J'ai encore laissé l'échelle le long de ta fenêtre, mais tu n'es pas venue cette nuit. » Grand éclat de rire solaire... Il me taquine toujours... dit-elle, avec une petite moue de satisfaction non dissimulée ; Madame Favart (1878), opéra-comique d'Offenbach. La destinée d'une immense actrice et de son couple en proie aux assauts du Maréchal de Saxe. Les voilà forcés de vivre séparés et cachés. La soubrette, c'était moi ; La grande-duchesse de Gerolstein (1867), opéra-bouffe d'Offenbach, j'y étais Wanda, petite paysanne. Toujours les ingénues...

Plus tard, j'ai adoré jouer les rôles de composition : les grandes coquettes, les libertines, etc., parce que ça me changeait de mes ingénues et jeunes premières des débuts, des rôles un peu rasoir.... Il faut bien le dire. Ah... ça c'est au grand théâtre de Dijon, à l'opéra de Monaco, en Allemagne, à Verviers, Charleroi, Liège, en Italie... Les villes s'égrènent et nous voyageons. J'ai même chanté à la RAI. C'est ce que j'appelle ma carrière religieuse, des motets, des trucs comme ça... en lecture à vue d'ailleurs... étaient-ils du Moyen-Âge, de la Renaissance, de la période baroque ou plus tardifs ? Plus aucune idée.

La vie des répétitions et les accidents professionnels

A l'époque, on étudie soi-même, on se voit les lundi, mardi, mercredi et jeudi après-midi pour répéter. Le vendredi soir, c'est déjà la générale. A peine une semaine de répétitions et quelquefois nous avions une opérette et un opéra à travailler en même temps, sans oublier les déplacements vers d'autres théâtres. Ça n'arrêtait jamais, on travaillait, tout le temps. On cousait, lisait, répétait. Nous avions une seule journée de pause : le lundi, comme dans tous les théâtres. Moi je trouve ça merveilleux. Je n'ai pas vu le temps passer. Ça me manque !

Pendant toute ma carrière j'ai travaillé à la barre avec des danseurs et des danseuses. Dans les opérettes, je réglais mes danses moi-même avec l'aide de mes partenaires. Mon penchant naturel allait vers l'opérette qui allie comédie, chant et danse. Ce qui n'est pas le cas à l'opéra où c'est essentiellement le chant qui prévaut.

J'ai eu beaucoup d'accidents au théâtre, c'est le métier aussi. Par exemple nous faisions une pyramide humaine dans « Les saltimbanques » et le comique a fait un faux mouvement, il m'a cassé le nez.

Dans « Les mousquetaires au couvent », je jouais avec une double entorse et dans une scène, il fallait sauter en bas d'un banc et bien, curieusement en scène on ne sent rien. Puis quand on arrive en coulisse... Aïe, aïe, aïe ! C'est comme s'il y avait deux personnages en nous avec l'adrénaline.

Dans Paganini, que j'aime beaucoup, je devais sauter d'une table et mon partenaire devait me recevoir en V dans ses bras. En répétition, tout fonctionnait bien. Un soir, il m'a laissée tomber sur le coccyx en public. J'avais une seconde entrée pour le deuxième plan « côté cour » presque tout de suite... Et je l'ai fait ! Mais pendant deux à trois semaines j'ai dû m'asseoir sur une chambre à air. Je suis également restée 4 semaines en chaise roulante parce que j'avais la cheville gauche, les deux ménisques et le tibia abimés. C'est pourquoi je dis toujours que je suis un puzzle, mais toujours là. Il parait que c'est plus solide quand cela se ressoude. Grand éclat de rire... Je n'en sais rien !

Ne plus avoir de voix au moment d'une représentation est aussi un grand classique, au point de faire des piqures avant d'entrer en scène, afin d'éclaircir les cordes vocales. Après tu sais que tu resteras quinze jours sans voix.

Une seconde carrière au Conservatoire de Charleroi

Je suis devenue professeur d'art lyrique au conservatoire de Charleroi pour l'amour du métier. Pour ne pas arrêter.

Malgré tous mes diplômes et mon expérience, j'ai dû reprendre tous les cours au Conservatoire de Bruxelles afin de pouvoir enseigner l'art lyrique. EN UN AN, J'AI TOUT REFAIT ! J'avais Francis Andrien (1903-1980) un baryton belge de la Monnaie comme professeur d'art lyrique. Un vrai bonheur.

J'adorais enseigner l'art lyrique à mes étudiants, leur communiquer mon feu sacré, leur faire découvrir et aimer ce que moi j'avais aimé. Je leur ai donné mes partitions, mes livrets, mes costumes, presque tout ce que j'avais. Certains d'entre eux ont débuté au théâtre, dont un ténor qui a fait carrière et deux filles passionnées qui faisaient de la figuration.

Ce sont les maladies et des opérations chirurgicales qui m'ont obligée finalement à donner ma démission. Après quelques années, une fois rétablie, j'ai pratiqué la danse de salon parce que je ne voulais pas rester sans rien faire. J'ai fait des petites démonstrations un peu partout dans des cercles de danse. Me maintenir en forme et continuer à partager dans un milieu artistique est toujours aussi important pour moi. Et l'âge venant, j'ai dû tout arrêter. J'ai informé l'Union des artistes. C'est fini, c'est bien fini. Là je vais vers les 89 maï... maï...


Un seul regret

J'avais des photos, des affiches de tous les spectacles auxquels j'avais collaboré, des dédicaces de tous les acteurs et actrices de ces spectacles, des critiques journalistiques et j'ai tout perdu parce que j'ai confié ces documents à un monsieur qui voulait les valoriser et au contraire, il se les est fait voler. En ce qui concerne les grosses productions, il y a probablement des affiches archivées à la bibliothèque nationale.

Ce sont de beaux souvenirs. Qu'est-ce que je regrette ! Mais on ne peut pas être et avoir été. C'est une belle vie. Fatigante, mais belle.

Si vous rencontrez Lola, ou Luisa Lejeune invitez-la à se raconter. « J'adore en parler et j'ai encore plein de diapositives ! »

Propos recueillis par Chantal Petit

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